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Jean Prouvé, panneaux de façade à hublots



« Je n’ai jamais eu l’impression, en composant une structure, que je mettais au point une technique au service de l’architecture. J’ai la conviction qu’une étude de structure est une étude architecturale, dans mon esprit c’est indissociable. »

Jean Prouvé, L’Avenir des structures
Recherche et architecture, No. 16, 1973


Attestant du lien étroit entre architecture et design, les panneaux de façade de JEAN PROUVÉ se caractérisent par leur légèreté, leur articulation et leurs finitions ouvragées. Fabriqués dans les ATELIERS JEAN PROUVÉ jusqu’en 1953, ces éléments d’architecture sont destinés à intégrer des constructions préfabriquées et sont conçus pour être rapidement montés sur site. Assurant le lien entre l’intérieur et l’extérieur, ils peuvent être agrémentés d’éléments de conforts tels que des systèmes de ventilation ou encore des hublots.

Convaincu de leur potentiel sur le marché des éléments de construction, Jean Prouvé intègre ses panneaux à un catalogue de modèles standards dès 1936, envisageant ainsi une production en série destinée à divers débouchés. Associant d’abord le bois et l’acier, c’est sur la filière aluminium que se portent les espoirs d’une véritable production industrielle. Jean Prouvé se lance alors, avec ses ateliers de Maxéville, dans le projet ambitieux de transformer le processus de construction d’un bâtiment, supplantant une démarche de construction artisanale par celle d’une industrie technique.


PANNEAU À HUBLOTS EN ALUMINIUM
PROVENANT D’UNE MAISON MÉTROPOLE, 1950

Développé en 1949 pour le prototype de la maison Tropique, le panneau à hublots est utilisé comme l’un des éléments de construction majeurs des maisons dites « Métropole » conçues la même année. Entièrement préfabriquées, structurées d’acier et carrossées d’aluminium, ces dernières seront d’abord produites à quelques exemplaires de manière artisanale à Maxéville.

« Individuelle, légère et dynamique », la maison Métropole se caractérise par la qualité de ces éléments de construction – parmi lesquels se trouvent les panneaux à hublots. Assemblés entre eux, ces derniers se distinguent par leur efficacité en matière d’isothermie et d’insonorisation. La transition entre l’intérieur et l’extérieur est assurée par l’adjonction d’hublots laissant entrer la lumière du jour.

En 1950, alors que l’accueil enthousiaste du grand public au Salon des arts ménagers n’a débouché sur aucune commande, la proposition de l’État de présenter un ou plusieurs exemplaires de la maison Métropole à l’exposition « Synthèse des arts majeurs » initiée par Le Corbusier est un premier indice nous informant sur la place très particulière qu’occupera cette production dans l’histoire de la modernité architecturale.


PANNEAU À HUBLOTS EN BOIS ET ALUMINIUM
PROVENANT DE L’ÉCOLE DE BOUQUEVAL, 1950

Caractérisée par un manque d’infrastructures allant des écoles aux hôpitaux en passant par le logement, la période de la Reconstruction donne lieu à la création de diverses architectures préfabriquées intégrant les panneaux de façades. Prenant part à une compétition organisée par le ministère de l’Éducation en 1949, Jean Prouvé conçoit une école rurale dont les éléments devaient pouvoir être fabriqués en grande série. Le constructeur voit dans ce programme l’opportunité d’engager un processus de production industrielle de constructions économiques, applicable à plusieurs types de débouchés.

En 1950, l’État passe commande de deux ensembles-prototypes, l’un à Bouqueval en région parisienne, l’autre à Vantoux près de Metz. Grâce à cette commande de l’État, Jean Prouvé perfectionne alors un procédé mis au point précédemment et qui a déjà fait ses preuves : une ossature métallique à portiques axiaux, associée à différents types de panneaux de façades capotés d’aluminium.


Par leur système constructif ingénieux et par l’esthétique épurée qui en découle, les panneaux de façades constituent des pièces historiques. Emblématiques de l’esprit visionnaire et résolument moderne du « constructeur », ils s’intègrent élégamment dans des intérieurs contemporains, dans lesquels ils acquièrent une dimension sculpturale.